PHOTOSCOPIE
Une critiquede taille
D’ abord peintre avant de setourner vers la photo et la vidéo, le Chinois Wang Qingsong, né en 1966, a legoût des grands formats: 42mde long, par exemple, pour une photo-fresque à Arles en 2011.
S’inspirant de la propagande de laRévolution culturelle, il a recours à lamise en scène, aux figurants, auxméthodes cinématographiques pour réaliser ses images. Plus étonnant, le photographe déclare dans un entretien aumagazine Yishu avoir été inspiré notamment par Pierre etGilles: «J’ai tout de suite repéré unemoquerie et un sarcasme similaires au mien dans leur travail.» L’esthétique de Wang Qingsong est, elle aussi, pop et kitsch, mais surtout critique face à l’évolution de la société chinoise vers le capitalisme et la consommation. Ici, dans Follow Me (titre d’un programme télé des années 80 pour apprendre l’anglais), il pose au centre, en professeur, devant un immense tableau noir couvert de phrases en chinois, en anglais, et de dessins : la Grande Muraille de Chine, des logos (McDonald’s, Nike, les anneaux olympiques…).Dans Offerings, il crée une scène absurde d’adoration de divinité, vision ironique de la religion. Artiste engagé, comme ses compatriotes Lui Bolin ou les frères Gao, il produit sous un vernis fantaisiste desoeuvres résolument politiques.
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